Armita Geravand, une adolescente iranienne qui s’est effondrée dans le métro, décède des suites de ses blessures

Armita Geravand, une lycéenne iranienne de 16 ans, est décédée quelques semaines après s’être effondrée et tombée dans le coma à la suite de ce que beaucoup pensent être une altercation parce qu’elle ne se couvrait pas les cheveux en public.

La mort de Mme Geravand, près d’un mois après qu’elle aurait été bousculée par des policiers parce qu’elle ne portait pas de foulard dans une rame de métro à Téhéran, a été annoncée samedi par l’agence de presse officielle iranienne IRNA. Ce rapport répétait la déclaration du gouvernement selon laquelle le coma de Mme Geravand avait été provoqué par un coup à la tête après un évanouissement.

Le cas de Mme Geravand a suscité l’indignation de nombreux Iraniens en raison de son jeune âge et des cas antérieurs dans lesquels des centaines de femmes ont été brutalisées par la police des mœurs parce qu’elles ne portaient pas le foulard. Dans le cas de Mme Geravand, les autorités iraniennes n’ont diffusé que des images limitées de l’incident.

Les circonstances de son cas ont conduit à des comparaisons avec Mahsa Amini, une femme de 22 ans dont la mort en garde à vue en septembre 2022 a conduit à la plus importante vague de manifestations antigouvernementales depuis la révolution iranienne de 1979. La mort de Mme Amini a touché des manifestations de grande envergure, qui ont duré plusieurs mois, au cours desquelles des femmes iraniennes ont publiquement violé les codes vestimentaires, principalement en évitant le foulard, lors d’énormes manifestations qui ont secoué le pays.

Face à la pression internationale et nationale croissante, l’Iran a annoncé en décembre qu’il abolissait sa police des mœurs. Mais cet été, le gouvernement a créé une unité spéciale pour faire appliquer les lois iraniennes qui obligent les femmes à couvrir leurs cheveux avec un hijab et à porter des robes amples.

Les images des caméras de la station publiées par le gouvernement n’ont capturé qu’une partie de l’incident impliquant Mme Geravand. La vidéo la montre entrant dans le wagon de métro avec des amis sans porter de foulard. Il montre ensuite ses amis ramenant son corps inconscient sur la plate-forme. Les images de l’intérieur du wagon de métro n’ont pas été diffusées.

L’histoire a été rapportée par Farzad Seifikaran, journaliste de Zamaneh Media, un site d’information indépendant en langue persane, basé à Amsterdam. Il a déclaré que des personnes proches du dossier lui avaient dit que Mme Geravand et deux de ses amis s’étaient disputés avec des agents chargés de faire respecter la règle du hijab et que l’un d’eux avait poussé Mme Geravand, qui s’était cognée la tête contre un objet métallique en tombant.

Cette semaine, les médias d’État ont rapporté que Mme Geravand avait été déclarée en état de mort cérébrale.

Les autorités iraniennes ont tenté de lutter contre les informations qui se sont rapidement répandues selon lesquelles elles seraient responsables des blessures de Mme Geravand.

“L’incident a été immédiatement détourné par les médias anti-iraniens, qui ont affirmé qu’Armita avait été brutalement battue par la police pour avoir porté des vêtements inappropriés”, a écrit samedi le site Internet anglais de l’IRNA en annonçant sa mort.

Mme Geravand a été transportée à l’hôpital le 1er octobre. Ni sa famille ni ses amis n’ont été autorisés à lui rendre visite, et la police a arrêté un journaliste qui tentait de la voir à l’hôpital, selon le Conseil national de la Résistance iranienne, un groupe d’opposition qui a suivi le cas de Mme Geravand.

Les parents de Mme Geravand ont donné une interview, largement considérée comme contrainte, dans laquelle ils ont répété le récit officiel selon lequel elle s’était cognée la tête après s’être évanouie.

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